Expressions idiomatiques


Les doigts dans le nez


Sans effort, très facilement

L'expression serait apparue en 1912 dans le langage des courses hippiques : le jockey est arrivé premier les doigts dans le nez.


C'est une image amusante qui montre la facilité, l'insouciance qu'a eu le jockey à gagner, puisqu'au lieu d'avoir l'esprit complètement préoccupé par sa course, il a pu prendre le temps, comme les enfants insouciants, de se mettre les doigts dans le nez.





Donner sa langue au chat


Renoncer à deviner, à trouver la solution


On ne trouve cette expression qu'au XIXè siècle ; mais jeter sa langue aux chiens est dans Mme de Sévigné. Cette expression est à rapprocher de n'être pas bon à jeter aux chiens, «ne rien valoir», qu'emploie aussi Madame de Sévigné. 

Pourquoi jeter est-il devenu donner alors que au chat se substituait aux chiens ? L'expression régionale abandonner sa part aux chats peut servir d'exemple pour un transfert analogue. Surtout, le chat est évoqué à propos de «confidences». Mettre quelque chose dans l'oreille du chat (George Sand, dans La Petite Fadette), c'est «oublier». Mais ce chat qui garde les secrets est aussi considéré comme un bavard. Ai manjat lago de cat (j'ai mangé la langue du chat) se dit dans le Gard pour «je ne peux pas tenir ma langue» (Rolland). Donner sa langue au chat pourrait donc être à la fois « jeter l'organe de la parole, devenu inutile» et «le confier au chat, animal plein de connaissance». 

© 2009 
- Illustration : Zelda Zonk 
- Définitions extraites du Dictionnaire d'expressions et locutions, d'Alain Rey et de Sophie Chantreau 



Avoir le bras long



Avoir de l'influence

Bon nombre d'expressions françaises utilisent le mot "bras". Utilisé au pluriel, celui-ci est en général symbole d'inactivité ou d'impuissance. A l'inverse, employé au singulier, il représente la force et le pouvoir. On peut par exemple citer le "bras de fer", qui est une épreuve de force. "Avoir le bras long" signifie qu'une personne a un bon carnet d'adresses et donc, qu'elle est influente.





18 / Avril / 2012

Se mettre sur son trente et un

Mettre ses plus beaux habits


Les auteurs de livres sur les expressions sont tous d'accord pour dire que l'origine de cette expression reste mystérieuse.





Les interprétations sont variées, depuis une déformation du mot 'trentain' qui désignait un tissu de qualité supérieure (mais les dates d'usage de ce mot -jusqu'au XVe siècle- et d'apparition de l'expression -XIXe siècle- ne concordent pas), en passant par un numéro oublié d'un uniforme militaire de cérémonie, ou une réduction inexpliquée de trente-six (quatre fois 'neuf', donc forcément très beau -on disait aussi se mettre sur son trente-six-) jusqu'à un jeu de cartes où le fait d'atteindre le chiffre trente et un était ce qu'il y avait de plus beau.




Mettre son grain de sel



S'immiscer, en général mal à propos, dans une conversation ou une affaire

Expression récente du XXe siècle, elle viendrait d'une traduction du latin 'cum grano salis' qui signifiait "avec un grain de sel".





Ici, le 'grain de sel' doit être compris comme une 'contribuction active' mais peu souhaitée, sans que l'origine du sens négatif ou péjoratif ne soit connu.

 

Mettre la main à la pâte





Participer au travail, à ce qu'il y a à faire

Cette expression est utilisée dès le XIIIe siècle. Sa signification a évolué, avec d'abord le sens de "agir, intervenir personnellement" ("mettre la main à l'oeuvre"), puis avec une connotation lucrative ("avoir un bon travail où on peut faire du profit").

Maintenant, mettre la main à la pâte, c'est faire comme le boulanger qui doit travailler lui-même sa pâte pour faire son pain.



Mettre de l'eau dans son vin

Modérer ses exigences ou ses ambitions.

C'est une expression qui est née vers le milieu du XVe siècle. A la base, elle s’entendait dans le sens de "faire passer sa colère". Mais aujourd’hui, elle concerne plutôt des prétentions qu’il faudrait revoir à la baisse.


Ce n'est pas du gâteau





 

Ce n'est pas facile faire quelque chose...

Être mi-figue, être mi-raisin




Entre l’agréable et le désagréable.



A la fin du XVe siècle, on disait d’une personne ou d’une chose qu’elle était “mi figue – mi raisin“, pour signifier qu’elle avait à la fois du bon et du mauvais. Le rapprochement de ces deux fruits n’est pas anodin. La figue a en effet toujours eu une connotation négative. De plus, les figues et les raisins étaient les fruits que l’on mangeait lors du Carême ; les raisins ayant toujours été plus appréciés. D’un autre côté, on dit que les marchands de Corinthe qui transportaient les raisins secs y ajoutaient des figues. Depuis, cette expression reflète une situation ou une personne ambiguë.


Avoir la moutarde qui monte au nez



L'impatience l'envahit.
La colère le gagne.
Ceux qui ont tenté l'expérience d'avaler une cuillère à soupe de moutarde forte ont une petite idée de l'image contenue dans cette expression.
Pour les autres, même si c'est plutôt l'heure du petit déjeuner, faites d'abord l'essai avant de continuer à lire.


Tourner au vinaigre

Tourner à la dispute, à la bagarre.
Mal tourner.
En remontant jusqu'au XVIIe siècle, soit bien avant les souvenirs des plus vieux lecteurs de ces lignes, on trouvait aussi des vinaigriers qui, paraît-il, d'une voix aigüe, criaient "voilà le bon vinaigre !". En 1650, il en existait environ 600 qui parcouraient les rues de Paris.
Autant dire que les ménagères de l'époque entendaient ces appels aussi souvent que celles d'aujourd'hui entendent la chanson du moment à la radio.

Cette rengaine a donné naissance, dès 1660 à l'expression argotique "crier au vinaigre" qui voulait dire "appeler à l'aide", parce que les cris perçants poussés par les vinaigriers pouvaient passer pour des appels au secours.

C'est à la fin du XIXe siècle qu'apparaît notre métaphore tourner au vinaigre. Et, probablement parce que l'origine de "crier au vinaigre" avait été oubliée, cette dernière locution, en se calquant sur notre expression, a pris le sens de "se fâcher" au début du XXe siècle ; ainsi on peut dire de deux personnes dont le dialogue tourne au vinaigre qu'elles crient au vinaigre.


Ça ne mange pas de pain





Ça ne coûte rien (même si ça n'a aucun intérêt)

Ça ne provoque rien de désagréable (même si ça n'apporte pas grand chose)



Vous vous souvenez du XVIIe siècle, date de l'apparition de cette expression ?
Alors vous savez qu'à cette époque, le pain était une des bases de l'alimentation et que, par conséquent, il occupait une part importante du budget nourriture.
Comme, du coup, toute consommation abusive de pain grevait ce budget, si quelque chose n'avait aucun impact sur le stock de miches, alors il n'y a avait pas de raison de s'en passer, tant que ça n'avait pas de conséquences désagréables et même si ça n'avait pas grand intérêt.



Être dans le petrin

Se trouver dans une situation pénible, difficilement surmontable.


Métaphore qui date du XVIIIe siècle, elle se rapportait au pétrin du boulanger dans lequel il pétrissait sa pâte. Pâte qui était souvent collante et dont on avait du mal à se défaire. D'où le sens de l'expression "être dans le pétrin", qui se rapporte à une situation difficile.



Faire ses choux gras


En faire son régal.
Aujourd'hui : en retirer profit, avantage.


À une lointaine époque, dans le bas peuple, chez les pauvres, lorsque les légumes étaient les ingrédients principaux des repas (la viande était réservée aux riches, les pâtes et le riz n'étaient pas encore connus ou répandus), le chou en était un des plus courants : résistant, facilement cultivé, peu cher, il était autrement plus souvent présenté à table que de nos jours.

Mais un simple chou bouilli, s'il permet de se nourrir, n'est vraiment pas fait pour mettre l'eau à la bouche. Alors pour lui donner du goût, il était fréquent, lorsqu'on en avait, d'adjoindre à l'eau de cuisson une graisse animale comme du lard, autrement dit de rendre (faire) son chou (un peu) gras.



Avoir du pain sur la la planche

Avoir beaucoup de choses à faire.


Si, de nos jours, "avoir du pain sur la planche" signifie avoir en perspective beaucoup de tâches fastidieuses à accomplir, le sens de cette expression était bien différent à la fin du XIXe siècle. Cela signifiait que l’on avait assez de réserves pour affronter l’avenir. Effectivement à cette époque les paysans préparaient de grandes quantités de pain qu’ils conservaient sur une planche de bois fixée au plafond. Par la suite, l’expression a pris le sens "d’avoir de quoi vivre sans devoir travailler". Le sens actuel "avoir du travail en réserve" semble n’être apparu qu’au début du XXe siècle. Pourtant, une autre explication plausible a déjà été formulée quant à l’origine de cette expression. Au XIXe siècle, le tribunal distribuait les rations de pain aux accusés qui devraient s’acquitter de longues peines de travaux forcés. C’est de là que viendraient les idées de longueur et de pénibilité formulées dans cette expression.
Une autre hypothèse se base sur l'expression ait été "du pin sur la planche" et fasse référence au menuisier travaillant une planche de pin.



Faire monter la mayonnaise

 

Donner plus d'importance à une affaire. Exagérer.


Couper la poire en deux


Faire un compromis, des concessions mutuelles.

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